Si votre projet vous tient un tant soit peu à cœur, vous devez absolument vous entraîner à pitcher, sinon vous ne serez pas aussi bon que ce que vous auriez pu être. Vous risquez d’être plus approximatif, de ne pas être assez impactant, d’oublier de dire des choses importantes comme le nom de votre projet, d’être trop long, et de ne pas réussir à convaincre les autres participants de l’intérêt de votre projet. Bref, ça serait dommage, car votre Startup Weekend peut prendre un tournant décisif si vous êtes bon lors du pitch fire.

Dans un premier temps, rédigez votre pitch en utilisant la structure donnée ci-dessus, puis entraînez-vous à la déclamer en vous chronométrant. Vous devez impérativement ne pas dépasser une minute, car les organisateurs vous interrompront sans pitié dès la minute écoulée.

Au fur et à mesure, que vous le répéterez, vous vous approprierez votre discours, vous l’ajusterez pour trouver les mots qui sonnent justes et les formules qui marquent les esprits, et vous aboutirez à un pitch taillé sur mesure pour votre projet, le tout dans le temps imparti.

Précision importante : plus vous vous entraînerez, plus vous vous éloignerez de cette structure de base que je vous suggère. Et c’est normal, et c’est tant mieux. A vous, à partir de cette base, de construire votre pitch qui vous rend unique et spécial.

 

En plus de convaincre les gens sur votre idée, vous devez aussi les convaincre sur votre personnalité, car vous leur demandez de rejoindre votre équipe et d’embrasser votre vision.

Vous devrez être souriant, détendu, inspirer la confiance et véhiculer une certaine passion, une certaine énergie – ne confondez pas ça avec sauter partout et faire le clown toutefois; cela doit se voir à votre attitude, ouverte et décidée. Dans votre tête, considérez que l’audience vous est acquise, que les participants en face de vous sont des potes que vous connaissez depuis 15 ans.

N’arrivez pas tout tremblant, tout timide et effrayé: le pitch fire, c’est le moment où vous devez être brillant, magnétique.

La recette magique : plus vous y croirez, plus ça sera facile de convaincre les autres.

Certes, on a pas tous la même expérience de la prise de parole en public: certains d’entre nous sont plus timides que d’autres. Mais là encore, avec suffisamment de préparation, vous pouvez considérablement améliorer la qualité de votre prestation. Construire une telle aura est véritablement à la portée de tout le monde : si vous mettez toute votre énergie et votre motivation à la fois dans votre préparation, et le vendredi soir, dans votre pitch, vous marquerez durablement les esprits, et tout le monde se dira “Waow, celui-là, il va aller loin, parce que non seulement il a une idée, mais en plus, il y croit et il vends du rêve”.

Et surtout, décompressez ! Allez-y sans peur. Vous ne passez pas votre oral de français, vous n’avez pas 15 ans : vous êtes là pour parler d’une idée qui vous tient à coeur, en laquelle vous croyez, pour donner envie aux gens de vivre une belle et grande aventure avec vous. Du panache, de l’énergie, de la passion : voyez grand !

 

Pendant cette très courte minute, voici la structure que je vous conseille d’utiliser :

  • Identification : Bonjour, je m’appelle [votre prénom]. Et mon projet, le n°X, s’appelle…
  • Problème : « Vous n’avez jamais remarqué que …. »
  • ou alors faite un peu de storytelling (très court) : “Il y a quelques jours, j’étais en train de… et j’ai remarqué ce truc absolument insupportable qui arrive à tout le monde : …”
  • Cible : « [MonProjet] s’adresse à tous ceux qui …
  • Service rendu : « … et il permet de… »
  • Besoins : « Pour lancer [MonProjet] j’ai besoin de… [développeurs (quel langage ?) designers ? marketeurs ? community managers ?]
  • Rappel: “Merci pour votre attention, mon projet est le n°X et s’appelle [MonProjet] !”

En respectant cette structure, vous serez sûr d’avoir dit l’essentiel. Mais ça, c’est le minimum syndical. Ça ne suffit pas pour cartonner.

 

Quelques recommandations sur les petites erreurs qu’on a souvent observées chez les porteurs de projet lorsqu’ils pitchent. Essayez de les garder en tête pour mieux les éviter.

Evitez de :

  • Réciter votre CV.
  • Ne donnez que votre prénom ; votre expérience, votre background importent peu pour le moment, vous n’avez pas besoin d’impressionner, ou de légitimer votre démarche. Et de toute façon, vous n’avez pas le temps de raconter tout ça.
  • Raconter votre vie... sauf si c’est court et que ça contribue fortement à votre pitch. Ne vous lancez pas dans une narration trop longue ou élaborée. Vous n’avez qu’une minute. Allez droit au but : soulevez le problème que vous avez identifié, et expliquez comment vous entendez répondre à ce problème.
  • Expliquer votre business model / pourquoi votre projet est sérieux / concret / solide : pas le temps… et pas le moment ! Le pitch fire, c’est avant tout pour communiquer votre vision et votre enthousiasme. Vous pourrez entrer dans les détails pendant tout le weekend, c’est fait pour ça !
  • Croire que votre pitch est un exposé ou une présentation classique : vous êtes dans un format ultra court, vous n’avez pas le temps pour de longues entrées en matières, et encore moins pour rappeler les tendances du marché (que tout le monde a déjà parfaitement en tête). Allez droit au but, soyez efficaces !
  • Oublier de dire le nom de votre projet… ou ne pas avoir de nom : autre raison pour laquelle vous devez vous préparer à l’avance : vous devez avoir un nom de code pour votre projet, et ne surtout pas oublier de le dire. Vous devriez même essayer de le répéter plusieurs fois en une minute. Pourquoi ? Et bien tout simplement parce qu’en faisant ça, vous commencez déjà à brander ( = construire la notoriété et l’identité de votre produit). N’oubliez pas qu’en plus des participants dans l’amphi en face de vous, il y a aussi des centaines d’internautes qui, à distance, suivent le live et observent votre présentation. Et nul doute que certains parmi eux pourront être vos premiers utilisateurs et vos premiers ambassadeurs si votre projet marque leur esprit et les enthousiasme.
  • Parler trop bas… ou trop fort. Rien de plus agaçant que quelqu’un qui braille dans un micro; et rien de plus décevant que ne rien entendre. Demandez à quelqu’un de se mettre au fond de la salle, en face de vous, et de vous faire signe pour vous indiquer si vous parlez trop fort, ou trop bas.
  • Parler trop vite : vous n’avez qu’une minute… mais votre présentation doit être agréable à écouter. Et quelqu’un qui parle trop vite, c’est désagréable à écouter. Si vous vous préparez correctement, vous saurez que votre pitch tient en une minute, et vous pourrez parler normalement à un débit normal et intelligible.
  • Croire que c’est facile : heu non. Dire l’essentiel, de manière impactante, en respectant le timing de 1 minute, ça n’est pas insurmontable, mais vous ne pourrez pas improviser le jour J. Préparez-vous, entraînez vous !
  • Attendre la veille pour préparer son pitch : pour bien rédiger votre pitch et bien vous l’approprier, vous allez devoir y passer quelques heures. Le bon moment pour le faire, en prévision du Startup Weekend Bordeaux, c’est au moins une semaine avant (le temps que les idées se mettent en place dans votre esprit, que les formules choc vous viennent spontanément, etc).

 

Votre responsabilité de jeune entrepreneur, c’est d’avoir une vision, une cause, mais aussi, de savoir la vendre et de savoir faire en sorte que les gens (les investisseurs, le marché) adhèrent à votre projet.

En d’autres termes, votre but est de parvenir à expliquer votre vision tout en marquant les esprits au fer rouge – en une minute.

Pour cela, vous devez réveiller le marketeur, le publicitaire, le vendeur de rêve qui sommeille en vous, et trouver les mots justes à caler dans votre pitch, pour qu’il marque les esprits. Des formules choc, des phrases pleines d’audace et d’ambition; quelque chose qui fonctionne en termes de musicalité, de rythme, de rimes, d’allitérations, mais aussi, d’ambition et de charge émotionnelle.

Il n’y a pas vraiment de recette pour faire des phrases choc. C’est à vous de réfléchir et de tester (en vous entraînant !) si ça sonne juste ou non.

Outre le fait que cela marquera les esprits, de telles phrases choc vous permettront d’être abondamment retwitté (vous vous êtes créé un compte Twitter hein ?) par les internautes qui suivent votre présentation via le livestream, et qui se feront une joie de retwitter votre formule choc – commençant ainsi à construire votre notoriété et la sympathie des internautes pour votre produit.